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Le truc

L'attente pour ce dernier rendez-vous coquin avec Lolita m'a semblé interminable. Pourtant, juste un peu plus de 2 semaines s'étaient écoulées depuis le 19 novembre dernier. Certainement parce qu'il me semblait que j'étais libre à 100% et que de son côté, je savais que Lolita donnait tout pour l'être aussi, même si ça semblait plus difficile à organiser pour elle.


Je comblais cette attente par un petit jeu de devinettes via notre messagerie cryptée concernant un de mes fantasmes. J'étais certain d'avoir déjà mis Lolita dans la confidence, mais c'était une erreur de ma part. J'en avais parlé à celle que je rêvais de mettre dans mon lit avant elle, puis de mettre dans notre lit quand Lolita est entrée dans ma vie. Mais c'est de l'histoire ancienne et révolue. La jalousie et la Covid-19 y sont certainement pour beaucoup.


Ce fantasme, c'est celui de la momification : Entraver les mouvements de Lolita ; partiellement pour commencer ; d'un film de plastique de type cellophane. Y créer des orifices, puis abuser d'elle. Si je puis dire.


Et échanger ses questions et mes réponses pour lui donner quelques pistes sans qu'elle ne puisse parvenir à deviner de quoi il en retournait a été très jouissif pour moi. Je pouvais deviner ses inquiétudes devant tant d'inconnues, mais aussi son excitation et son impatience de découvrir une nouvelle expérience.

Nous savions tous les deux que je lui garderai la surprise quoiqu'il arrive.


Le "jour J" approchait, sans savoir encore si Lolita pourrait se libérer pour la nuit en plus de la soirée. Je ne l'ai su que la veille au soir. Et c'est avec une grande joie que j'ai accueilli la bonne nouvelle. Nous allions passer notre troisième nuit ensemble. Nous allions avoir du temps l'un pour l'autre. Et j'échafaudais déjà le plan de la soirée.


Je quittais mon domicile en fin d'après-midi pour rejoindre Lolita à l'hôtel directement. De tous nos rendez-vous, c'est la première fois que nous nous retrouvions au même moment sur le parking de l'établissement. Je m'empressais donc de bien camoufler "Le Truc" : un rouleau de film plastique étirable de qualité professionnelle. Très fin, très étirable, très large, très solide et surtout très noir. Rien à voir avec le film cellophane translucide de la ménagère de plus de 50 ans. Il dépassait allègrement tous les sacs que j'emmène avec moi pour mes rendez-vous galants et j'ai dû le maintenir sous mon bras pour cacher le gros rouleau de 50cm de large aux yeux de Lolita.


Pour dire vrai, nous étions déjà si heureux de nous retrouver, de nous contempler, de nous embrasser et de nous toucher, que je pense sincèrement aujourd'hui que Lolita n'a même pas essayé de découvrir quoique ce soit. Elle voulait la surprise, et elle l'a eu.


Elle réglait la note pour la chambre, je réglerai celle du restaurant. Puis nous prenions possession de notre nid d'amour, les mains froides, elle et moi. Mais elles n'allaient pas le rester longtemps. Je suis incapable de résister à mes pulsions quand Lolita m'embrasse goulûment, quand nos langues s'entremêlent, quand nos mains glissent sous nos vêtements.


Première étreinte. Sans calcul. Brute. Remplie d'instinct animal, remplie d'amour, remplie de ce qu'on aime donner, de ce qu'on aime recevoir. Première étreinte qui comble nos manques.


Il y en a eu d'autres. Comme si les précédentes n'avaient pas encore satisfait nos appétits. Mais bientôt celui de nos estomacs allait nous faire signe. Une douche encanaillée plus tard, à grands changements de température de l'eau pour ébouillanter l'un, pour glacer l'autre ; nous quittions l'hôtel pour un restaurant. Je n'oubliais cependant pas lorsque nous nous sommes habillés, de demander à Lolita de placer son jouet sexuel connecté entre ses cuisses, histoire de pimenter le repas.


Un bon quart d'heure plus tard, nous étions attablés, en train de siroter un mojito. Et le croiriez vous si je vous annonçais que je n'avais pas du tout la tête à faire fonctionner son vibro ? Non. J'étais perdu dans ses yeux de chatte ; je buvais ses paroles ; en extase devant ses sourires. Nous venions de baiser, et là je ne souhaitais qu'une chose : que ce genre de repas en tête à tête se reproduisent le plus possible.

Quand le plat est arrivé, que ces doigts gracieux se sont emparés des baguettes chinoises et que la première bouchée a atteint ses lèvres, j'ai ressenti à nouveau les papillons du désir revenir. Et j'ai pensé au jouet ! Vite je me suis emparé de mon smartphone et me suis empressé de mettre en marche son gode-vibrant. Puis j'ai guetté ses réactions. J'ai deviné la satisfaction des caresses que l'engin prodiguait dans ses entrailles ; mais j'ai aussi constaté à quel point Lolita pouvait supporter ce délicieux supplice sans ne rien laisser paraître ; absorbée par la nécessité de manger ; car oui, nous étions tous les deux affamés.

Si bien que j'ai oublié le jouet, et j'ai englouti mon wok aux coquilles Saint-Jacques et gambas.

Lolita vibrait et tentait de me le faire ressentir sous la table, mais ce qui vibre fort à l'intérieur n'est pas forcément perceptible à l'extérieur. Je n'étais pas déçu. Loin de là. Ce dîner a été exceptionnel ; dans les assiettes et dans nos échanges. Je découvrirai plus tard qu'il en a été de même dans la culotte de Lolita.


Nous quittions l'établissement enlacés sous une fine pluie. Lolita me remerciait en me déposant un baiser langoureux tandis que je la serrais contre moi. Je n'ai pu m'empêcher de penser aux amoureux de Doisneau à cet instant, et je lui en faisais part.


Un quart d'heure plus tard, nous étions de retour dans notre chambre ; Lolita avec un rire non retenu que je ne lui connaissais pas encore. Le rire flamboyant d'une femme heureuse et légèrement émoussées par quelques verres de bon vin blanc du coin. Une femme qui a eu aussi la sagesse de refuser la dernière rasade que je lui proposais pour finir la bouteille et garder sa lucidité intacte pour apprécier tout ce que j'avais à lui offrir pour le reste de la soirée. L'heure était venue de la soumettre à la momification.



Je lui bandais les yeux et en profitais pour lui rappeler que sans consentement, pas de jeu. Que pour cette première expérience, je ne la bâillonnerai pas, et que je me cantonnerai à un usage partiel de ce qui s'appelait encore pour nous deux à ce moment précis ; "le truc".

Je sortais de mes affaires une paire de ciseaux et une bouteille d'eau. La momification présente quelques risques liés à la déshydratation et à la chaleur, principalement. Lorsqu'elle est totale, cette pratique BDSM peut entraver la respiration, mais mon manque d'expérience me dictait de rester prudent et bienveillant envers Lolita ce soir-là.

Je sortais le rouleau de film étirable ; et non de cellophane comme on l'appelle dans toutes les cuisines de France. Le mien est de type industriel, bien plus large et surtout bien plus résistant !

J'ai placé Lolita debout à côté du lit en premier pour lui entraver les bras dans son dos. Dès les premiers bruissements du plastique qui se détache de lui-même, elle a reconnu le son typique.

Avant que le film ne touche sa poitrine, j'ai tenu à la prévenir d'un possible choc thermique, mais apparemment ça n'a pas été le cas tant que ça. Je m'attendais à découvrir la pointe de ses seins bander à travers les polymères, mais il y avait peut-être encore un peu trop de stress dans l'esprit de Lolita à cet instant là.

Je faisais seulement deux tours de sa poitrine sans vraiment user de l'élasticité du produit et déchirais le premier pan. Je déposais le second au sommet de son épaule gauche et déroulais le film jusque son entrejambe pour lui recouvrir le sexe, puis remonter dans son dos pour venir sur sa seconde épaule et dessiner un "V" autour de son buste.

Afin de prévenir une chute qu'elle ne saurait parer les bras coincés derrière elle, j'allongeais Lolita sur le lit, sur le dos, histoire d'endolorir quelque peu ses bras. Je lui repliais ensuite les jambes et les entourais individuellement de cellophane également. Elle gisait alors offerte, les cuisses écartées, immobile ; à ma merci.


Les puristes sont capables de laisser leur momie dans l'attente. De se servir un verre, de l'observer, de prendre des photos. J'ai peut-être eu le tort de céder rapidement à ma bienveillance naturelle, mais aussi et surtout à mon excitation. Mes yeux ne pouvaient se détacher du sexe de Lolita recouvert de plastique noir. Il s'y dessinait le volume de ses lèvres et son sillon aguicheur envers lesquels je n'avais qu'une obsession : y poser ma langue et lui lécher le con sans profiter de son succulent goût. Lolita était bien privée de liberté de mouvement, je pouvais m'infliger cette frustration également.


J'ai repensé à cette sensation tactile découverte alors que je souffrais d'une tendinite aux deux coudes, et qu'un médecin m'avait prescrit des cataplasmes d'argile, justement maintenus par du papier cellophane. J'avais aimé le contact de mes doigts au travers du film transparent et la sensibilité décuplée de ma peau en dessous.

Quand ma baveuse c'est posé sur le sexe de Lolita, j'ai imaginé ô combien elle pourrait ressentir cette même sensation.


Rapidement, j'ai tendu mon index et griffé le ruban pour le percer. Je n'ai même pas eu l'idée de recourir à ma queue tendue pour cela, mais je la garde pour la prochaine fois. J'aurais peut-être ainsi l'occasion de connaître le fantasme de la défloraison.

Je me suis redressé pour vérifier que tout allait bien pour Lolita, tout en la caressant au travers du film, et j'ai pris conscience que rien ne vaut le contact de sa peau sous mes doigts. Puis j'ai présenté ma bite dressée entre ses cuisses, et je m'y suis abandonné.


Quand j'ai eu retrouvé mes esprits, je me suis vite emparé de ma paire de ciseaux pour délivrer Lolita de ses chaînes et m'enquérir de sa condition, puis de ses sensations. La bouteille d'eau était encore à proximité.


Personnellement j'ai autant apprécié tous les mystères et les fous rires qui ont précédés cette momification que l'acte par lui-même. C'est aussi la seconde fois que je me piège un peu tout seul : je rends la peau de Lolita inaccessible à la mienne. Et ça, je ne peux pas m'en passer.

Il serait peut-être intéressant pour moi d'inverser les rôles, de laisser l'initiative à Lolita. Peut-être pourrais je retrouver les subtilités tactiles de mes cataplasmes d'argile ? Elle vous racontera peut-être son vécu sur cette nouvelle expérience et acceptera sans doute de faire de moi son jouet. Les quelques images disponibles sur le Net montrent souvent ces Messieurs momifiés de la tête aux pieds où seule la queue dressée est offerte à leur dominatrice. L'idée n'est pas pour me déplaire.


Quoiqu'il en soit, nous n'en sommes pas restés là. Malgré la fatigue, il est fort probable que nous nous soyons encore donné des plaisirs plus d'une fois. Je garde en mémoire son jet de cyprine en pleine face alors que je la branlais frénétiquement de 4 doigts, et que sa bouche pressaient encore un peu plus autour de ma queue et que j'en déduisais qu'elle jouissait.


J'étais sur mon nuage, en extase. Comme toujours, tout ce qui est dit, tout ce qui est fait, tout ce qui est entrepris se réalise avec le plus grand naturel, la plus belle des facilités. Et je me laissais bercer bien volontiers dans cet état second.


Puis nous nous sommes glissés sous la couette. Trempée.

Je me suis emparé des draps secs prévus pour le troisième couchage et les ai placés succinctement afin de protéger encore le matelas et la couette. J'avais vu juste ! Quand nous nous sommes collés l'un contre l'autre, je n'ai pas pu refreiner une énième érection, et Lolita une nouvelle envie de me tendre son cul.


Une ultime étreinte où je me suis placé en angle droit sous les cuisses repliée de ma belle alors qu'elle restait sur le dos. Une position que j'affectionne particulièrement parce qu'elle me permet d'observer ma partenaire quasiment de la tête aux pieds et que je peux la caresser où bon me semble aussi. Une position que je peux garder longtemps parce qu'elle ne me stimule pas outre mesure si ce n'est visuellement. Une position où je peux aussi défaillir et m'endormir ; tel quel ! De mémoire, ça s'est terminé en missionnaire classique. "Un Crabouillage" en règle comme nous les aimons tant tous les deux.


Extinction des feux. L'un contre l'autre. Peau contre peau. Immobiles. Je me délectais de ces longues minutes. Lolita s'était endormie. Jusqu'au retentissement d'une alarme de voiture, j'avais un doute ; mais après quinze bonnes minutes de sirène sans réaction de sa part, j'en déduisais que c'était une certitude.

Je me suis laissé bercer par mon bonheur.


Quatre heures plus tard j'ouvrais un œil. J'attrapais mon téléphone. Trop tôt pour la réveiller. Je posais juste ma main sur sa cuisse et me rendormais. Mais soixante minutes plus tard, j'étais bel et bien réveillé. Surtout par l'envie de pisser ! Je me suis levé à pas de loup pour rejoindre les toilettes. Quand j'en suis ressorti, le loup était encore en moi. Je me suis glissé sous la couette pour amadouer mon Chaperon Rouge avec la plus grande des tendresses ; mais pas de celle des grand-mères. Malgré le manque de sommeil et des réveils toujours difficiles, Lolita est restée docile. Très docile. Puis câline. Mutine ensuite. Coquine pour finir.


Une fois, deux fois ; peu importe. J'étais encore sous l'emprise des drogues qu'elle m'insufflait. De ces drogues devenues licites qui devraient même être rendues obligatoires !

Il n'y a pas d'overdose d'amour.



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